L’histoire de l’hypermarché remonte à 1963 et à l’ouverture d’un premier Carrefour le 15 juin à Saint-Geneviève des Bois dans l’Essonne, en région parisienne. Ce point de vente nouvelle génération fait plus de 2600 m2, compte 400 places de parking, une pompe à essence et – grande innovation du moment – met à disposition de sa clientèle de grands chariots à roulettes ! C’est la première fois que les Français découvrent, en un seul lieu, des produits frais, des vêtements, du bazar, de l’électroménager… Un beau succès puisqu’ils seront plus de 5000 clients à venir y faire leurs cours dès le jour de l’ouverture !
Quelque cinquante années plus tard, si les hypermarchés – 1 900 adresses en France et un nombre record de grandes surfaces par habitant – sont toujours fréquentés régulièrement (par 97 % des Français), il est loin le temps où, curieux de la nouveauté, les Français se baladaient avec plaisir dans les rayons de ces temples de la distribution alimentaire. Aujourd’hui, faire ses courses en hyper est même devenu une corvée ou au moins une activité chronophage qu’on aimerait dédier à tout autre chose. Selon un sondage de l’Ifop de fin 2012, 69 % des consommateurs ne prennent ainsi plus aucun plaisir à fréquenter les hypermarchés Auchan, Carrefour, Intermarché, Leclerc, Casino ou Système U et se tournent vers d’autres formats de magasin ou de nouveaux modes de distribution.
Dans ce contexte, un sondage CSA-Monoprix effectué entre le 11 et le 16 juin 2012 auprès de 1 010 personnes résidant dans des communes de plus de 50 000 habitants, dévoilait comment le commerce de proximité, réputé pourtant plus cher, remporte un grand succès auprès de la clientèle urbaine*. Les Français sont de plus demandeurs de proximité et les enseignes de la grande distribution l’ont bien compris. De plus en plus, elles développent des petits formats en centre-ville qui offrent au consommateur des avantages certains comme l’accessibilité, le confort d’achat et surtout des services diversifiés… Selon les prévisions de Xerfi, le chiffre d’affaires des magasins de proximité devrait d’ailleurs largement progresser ces prochaines années. Le constat est sans appel : ce nouveau marché de distribution, au coeur des villes, défie la crise… et ne devrait pas s’arrêter là.
Autre alternative qui connaît un grand succès : le drive – ce système qui permet de commander sur Internet et de retirer ses courses en magasin – représente aujourd’hui 2,3 millions d’utilisateurs et, selon les spécialistes du secteur de la distribution alimentaire, devrait séduire plus de 4 millions d’entre eux d’ici 2015. Selon une étude Xerfi, d’ici 2015, ce seront ainsi 68,7 milliards d’euros qui représenteront les parts de vente en ligne. Pour les hypermarchés ce nouveau canal de vente, lancé dans le nord de la France avec des enseignes comme Chronodrive il y a une dizaine d’années, est devenu le complément indispensable. Il convient particulièrement au consommateur ayant des difficultés physiques pour assumer son chariot de produits. Les avantages du drive : 1 – le consommateur peut plus facilement contrôler son budget et gagner du temps ; 2 – les grandes surfaces alimentaires profitent d’une règlementation plus souple et d’une facilité de développement moins onéreuse qu’un magasin physique. Pour résister, les enseignes qui avaient tout parié sur les hypermarchés vont devoir se réinventer et être à l’écoute des nouveaux besoins des consommateurs français. A bon entendeur.
pour en savoir plus sur le drive, la rédaction vous conseille cet article : Le drive, moteur de croissance pour la grande distribution
* En France, l’enseigne de la distribution alimentaire qui tient la plus grande place dans le commerce de proximité est le groupe de franchises Casino qui a intégré l’enseigne Monoprix, autre enseigne phare dans la proximité. Le groupe Carrefour a suivi avec de nouveaux concepts comme Carrefour Contact, Carrefour Express ou Carrefour City. D’autres enseignes de supermarché (Intermarché, Auchan, Système U) se lancent également sur le concept de la proximité.
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