La part de marché des courtiers a doublé en 10 ans et ils comptent, par ailleurs, en posséder la moitié d’ici à 10 ans. Philippe Taboret, président de l’Apic, interviewé par CBanque, revient sur l’état actuel du marché et les ambitions des courtiers en crédit immobilier.
D’après un article Vu Dans CBanque
L’Association professionnelle des intermédiaires en crédits
L’Association professionnelle des intermédiaires en crédits (Apic) est une association qui existe depuis 2010. Ouverte à l’adhésion, elle propose d’accompagner les courtiers, notamment pour leur permettre de se mettre en conformité avec les nouvelles réglementations de la profession d’intermédiaires.
« En 2014, l’Apic regroupe plus de 164 enseignes et des milliers de courtiers. Nous représentons environ 60 % de l’activité d’intermédiation de crédit en France« , explique Philippe Taboret.
Les courtiers veulent détenir 50 % du marché
Pour capter leur clientèle, les banques peuvent recourir au marketing, aux offres et aux prestataires. Les courtiers peuvent leur apporter de nouveaux clients et leur éviter des dépenses marketing. Il n’y a donc pas de concurrence selon Philippe Taboret. Pour lui, les courtiers représentant actuellement 30 % de la production des crédits à l’habitat et souhaitant arriver à 50 %, se partageront à parts égales le marché avec les banques qui en détiennent aujourd’hui 50 %.
L’hexagone serait en retard par rapport aux autres pays puisque « dans les pays européens où le métier est réglementé, les parts de marché oscillent entre 40 et 60 %« , explique-t-il. La France possédant désormais une réglementation très stricte, l’augmentation de la part de marché serait amorcée selon le président de l’Apic.
Ce retard est aussi dû au système français. Si au Royaume-Uni, « une réglementation pour les intermédiaires existe depuis plus de 20 ans« , en France l’encadrement des intermédiaires ne date que de 2013.
Spécialisation et nouvelles enseignes sur le marché
Tous les IOBSP (intermédiaire en opérations de banque et en services de paiement) n’ont pas le même statut. On trouve les courtiers qui dépendent du client et qui se chargent de négocier des contrats commerciaux avec les banques mais également les mandataires qui dépendent d’une ou plusieurs banques et qui engagent leur propre responsabilité.
Les courtiers réunissent généralement trois activités: « le crédit immobilier, le rachat de crédits et l’assurance, comme l’assurance-emprunteur« , explique Philippe Taboret.
Avec la nouvelle réglementation, de nouvelles enseignes font leur apparition. « Cependant le nombre de conseillers, d’acteurs est en baisse. Les courtiers isolés ont parfois du mal à respecter les nouvelles règles« .
(AC Franchise a dressé pour vous la liste des franchises de courtage en prêts immobiliers parmi lesquelles on rouve de nombreux professionnels et notamment chez UCI Union de crédit Immobilier. )
Evolutions du marché
En 10 ans, le nombre de dossiers traité par les courtiers a doublé pour atteindre 30 % des parts du marché.
Un changement de mentalité des consommateurs a également été décelée, ils se renseignent et comparent, « car c’est aussi de plus en plus complexe de jongler entre les prêts et les assurances« .
Cependant, le directeur général adjoint de Cafpi prévient de la difficulté, pour un particulier, d’effectuer ce genre de comparaisons à cause des détails techniques qui sont très importants et pas évident à appréhender, mis à part le nombre important d’enseignes de crédits et du temps restreint dont il dispose pour choisir un produit ou une assurance.
A propos des objectifs des intermédiaires, Philippe Taboret confie qu’ils souhaitent proposer d’autres services. Les banques voulant aller plus loin dans l’externalisation, cela leur permettrait de gagner des parts du marché. Comme c’est le cas au Royaume-Uni, ils pourraient « «aider» les clients à ouvrir des comptes bancaires« .