Tout a commencé en 1980 quand sept adhérents quittent le réseau La Foir’Fouille pour exploiter un groupement de soldeurs sous le nom de Magic’Fouille. En 1988, suite à la grave inondation qu’a connue Nîmes – 45 000 sinistrés – et qui a dévasté le magasin Le Printemps, Alain Georges – à l’époque à la tête du magasin – décida de solder les articles et de les proposer à la vente dans un entrepôt. L’idée le séduit, il décida alors de racheter le groupement des soldeurs Magic’Fouille et de lancer en 1990 Bazarland.
Les enfants d’Alain George – Isabelle et Patrick – qui ont rejoint leur père à la direction du réseau devront avec ce dernier prendre une décision de laquelle va dépendre l’avenir de l’enseigne. S’adapter à l’évolution du marché et restructurer le réseau ou abandonner le navire ! La décision fût prise. Il va falloir entamer de vrais changements au sein de l’enseigne. Pour ce faire « les trois George » décident de recruter un directeur général. Un homme de terrain qui ne craint pas les défis et qui saura faire face aux obstacles éventuels.
Il s’agit de Bernard Lévy, ancien directeur du développement et de la communication chez Keny. Ce dernier se trouva face à un problème de taille ! Les anciens adhérents du réseau ont du mal à se résigner au changement. Ils ont toujours été indépendants, chacun d’entre eux fonctionnait à sa façon. Bernard Lévy voulait mettre en place un concept unique pour tous les magasins, une communication publicitaire identique, des articles aux mêmes prix et réduire le nombre de fournisseurs de 300 ou 400 à une cinquantaine. Le changement est de taille !
L’homme connaît bien le monde de la franchise, il sait que plus le nombre de fournisseurs est réduit et mieux c’est. Cela permet de mieux regrouper les achats et faciliter la gestion. Il réussit donc à réduire le nombre à 70. Pour le reste ce fût un peu plus difficile. Les adhérents ne souhaitaient pas investir plus d’argent. Le nouveau concept, la nouvelle normalisation des magasins ainsi que les changements proposés leur semblèrent onéreux et pour certains inutiles. Ce qui a poussé 14 des anciens adhérents à quitter le réseau deux ans après que Bernard Lévy ait pris les commandes de la franchise Bazarland.
Trois ans plus tard il ne reste que trois adhérents. Et c’est l’occasion pour l’enseigne de repartir avec de nouveaux adhérents. Les débuts étaient difficiles, certains n’avaient pas les financements suffisants pour faire face aux turbulences du marché, d’autres avaient du mal à accepter les normes imposées par l’enseigne. Bernard Lévy tentait de redresser la barre en faisant appel à un spécialiste des sondages pour analyser la situation.
À la fin 2009, l’impact de la crise américaine commençait à se faire ressentir au sein du groupe. Certains magasins n’ont pas pu y faire face et ont fermé faute de trésorerie ou de capacité à gérer des situations difficiles. Mais la crise n’a pas eu qu’un effet négatif ! Le pouvoir d’achat des foyers français étant de plus en plus faible, la crise et la hausse des prix des produits de première nécessité n’arrangeant pas les choses, les consommateurs français se tournent alors vers les magasins discount à la recherche des prix les plus bas. Bernard Lévy saisit l’occasion et met en avant le concept hard-discount de l’enseigne.