En quinze ans le secteur du soutien scolaire a connu une expansion spectaculaire grâce en particulier aux allégements fiscaux qu’il autorise comme la plupart des services à la personne, profitant ainsi c’est clair aux classes les plus privilégiées et creusant le déficit avec les enfants de milieux plus difficiles. Depuis l’an 2000 la réduction de la TVA sur les emplois de services à domicile est passé de 19,6 à 5,5 % et le relèvement progressif des baisses d’impôts a été porté à 15 000 euros par an. Plus récemment a été créé le chèque-emploi service (Cesu) qui simplifie encore la démarche. Les cours particuliers pèseraient aujourd’hui 1 milliard d’euros pour 1 million d’élèves : un collégien sur cinq et un lycéen sur trois. On en dénombre un sur deux dans les grands lycées parisiens ! On sait d’ailleurs qu’en France le système se mord la queue puisque ce sont les enfants d’enseignants qui réussissent le mieux… Le Gouvernement actuel en a pris conscience en créant dernièrement un crédit d’impôt positif pour les emplois à domicile.
Dans une étude réalisée par l’Ifop pour Acadomia en 2005, 41 % des cours à domicile sont assurés par des professeurs de l’Education Nationale, dont 13 % à leurs propres élèves ! Selon le dirigeant de Complétude cette activité a toujours existé mais sort simplement du marché noir… Pour lui comme pour le responsable de Keep School cependant les enseignants du public ne représenteraient pas plus du quart des intervenants, le gros des troupes est composé d’étudiants ayant au moins bac+3 . Il faut dire que le salaire n’est que de l’ordre de 12 €, alors que les familles en versent 30, le reste servant à financer communication, infrastructure et personnels permanents.
La volonté politique émergeante créée un danger pour le secteur qui voit ses cours de Bourse diminuer. Le président du Centre d’études et de recherche sur les qualifications (Cereq) reconnaît que le service marchand avance quand le service public recule. Ce n’est pas une question de budget puisque le coût moyen d’un élève du secondaire s’est envolé au cours des deux dernières années, il est supérieur d’un tiers à la moyenne des pays européens. Pour remédier à l’échec scolaire certains pensent donc à développer le soutien scolaire gratuit au sein des établissements. En fait dans le meilleur des mondes le soutien scolaire privé ne devrait pas exister, mais les professionnels restent confiants…
Vu dans Challenge – février 07 – N°65
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