Le 15 octobre dernier, la holding financière actionnaire unique de Camaïeu, la société Modacin, fondée en 1984 à Roubaix, a été mise sous sauvegarde par le tribunal de commerce de Lille, et un administrateur judiciaire a été nommé. La mise en place de cette procédure, demandée par la société Modacin elle-même, a pour objectif d’encadrer les discussions avec ses créanciers et de suspendre le paiement des dettes afin de donner à l’entreprise en difficulté le temps de se relancer.
Le secteur de l’habillement dans la tourmente !
Selon l’Observatoire économique de l’Institut français de la mode, entre 2007 et 2016, le marché de l’habillement a perdu 14 % de sa valeur. La saturation de l’offre, la crise économique de la fin des années 2000, la progression des ventes en ligne, l’irruption de nouveaux acteurs, la baisse constante des dépenses des Français liées à l’habillement en faveur des loisirs, des produits high-tech ou encore des produits de beauté…, face à toutes ces difficultés, les faillites puis les fermetures d’entreprise dans le secteur de l’habillement sont nombreuses en France. Vivarte (Caroll, Chevignon, Minelli, la Halle), New Look, MIM, Promod ou encore Camaïeu se retrouvent dans la tourmente avec des rentabilités qui ne sont pas au rendez-vous et des chiffres d’affaires en baisse.
Camaïeu veut avoir un peu de respiration au niveau de sa dette
Tout comme le groupe Vivarte, Camaïeu – dont l’endettement atteignait 1 milliard début 2016 – plie sous une forte dette accumulée au fil des ans. La première chaîne d’habillement féminin en France (11% du marché) a annoncé une baisse importante de son chiffre d’affaires. Ce dernier avait déjà chuté de 736 à 718 millions d’euros au cours de l’exercice fiscal précédent qui s’est clôturé fin mars. Et malgré l’accord passé il y a deux ans avec ses créanciers – divers fonds d’investissement – pour convertir une partie de cette dette en actions, l’enseigne qui compte 900 magasins dans quinze pays, dont 27 en Belgique et 2 au Luxembourg, ne semble pas sortie d’affaire.
« Aujourd’hui, l’argent que gagne Camaïeu ne sert qu’à rembourser les intérêts de la dette« , a souligné à l’AFP la source proche des créanciers, pour qui le « risque de suppression d’emplois et de fermeture de magasins« , à présent que la procédure de sauvegarde est actée, est réel.