Le salon du meuble a eu lieu à Paris en ce début janvier. C’est le rendez-vous annuel de toute la filière et l’occasion d’appréhender les souhaits des consommateurs et les tendances de la décoration intérieure.
Voici tout d’abord le point de vue du ministre des PME, du commerce, de l’artisanat et des professions libérales. Ensuite nous aurons celui du Président de la FNAEM et celui du Président de l’UNIFA.
Pour le ministre il faut favoriser l’innovation d’autant que l’inflation ayant diminué le pouvoir d’achat des ménages serait en augmentation. Avec la nouvelle loi qui annulera les effets de la Loi Galland, le mécanisme de formation des prix donnera un peu plus de liberté et permettra aux enseignes d’adopter des stratégies commerciales plus dynamiques. Pour le ministre, face au hard discount, il y a un avenir pour des produits mettant l’accent sur la qualité et des magasins valorisant le service. Le Gouvernement a mis en place une stratégie en faveur de l’innovation dans laquelle l’industrie du meuble doit prendre la place qui lui revient. Lors de l’inauguration du salon a été signé un » code de bonne conduite » pour l’ensemble des professionnels du secteur.
Pour Didier Baugmarten, Président de la Fédération, le consommateur mixe de plus en plus ses achats en combinant bas prix et produits plus chers. Certes certains se fournissent à l’étranger mais d’après l’IPEA, le marché de l’ameublement n’est pas encore aussi internationalisé que l’on veut bien le dire. Le marché a changé il se vend aujourd’hui autant de meubles qu’il y a vingt ans. Mais les prix ont diminué. Néanmoins les chiffres d’affaires progressent encore. D’une façon générale l’écart entre les attentes des consommateurs et l’offre s’est réduit au cours des dernières années grâce aux efforts conjugués des distributeurs et de certains fabricants, français et étrangers. Les critères d’esthétisme et de fonctionnalité priment d’ailleurs sur tous les autres pour aborder l’essentiel du marché. La cuisine est un modèle exemplaire. Il est nécessaire de s’adapter aux souhaits des consommateurs et de communiquer auprès d’eux.
Selon Henri Griffon, président de l’UNIFA et du salon du meuble de Paris, il faut travailler ensemble, distributeurs et fabricants. Les distributeurs sont proches des clients et peuvent étudier leurs attentes. Les freins à l’achat de meubles ce sont en fait toutes les sollicitations dont le consommateur est l’objet : téléphones, écrans plats… Dont les prix sont régulièrement divisés par deux. Mais il nous faut aussi savoir faire évoluer nos produits dit-il. Par exemple les gens sont de plus en plus grands et les chaises de plus en plus petites : il faudrait évoluer. Il faut aussi produire de la qualité. L’acheteur doit trouver le meilleur produit au plus juste prix. Par ailleurs le meuble doit devenir un bien de consommation courante et pour cela il faudrait un plus grand » turnover « . Il faut sortir de la logique de l’investissement pour aller vers celle de l’achat – plaisir. Le design s’avère pour cela une des meilleures solutions. Les alternatives sont l’évolution technologique ou celle des matériaux, par exemple le remplacement de l’aggloméré par la fibre de carbone.
Voir aussi le bilan diagnostic avec les professionnels du meuble, ainsi que les remèdes envisagés dans nos deux autres articles.
Vu dans Market N° 458 – décembre janvier 2006