La transmission d’une franchise à un salarié représente souvent le scénario idéal pour assurer la pérennité d’un point de vente. Le cas d’Athénaïs Laine, franchisée Monceau Fleurs à Montpellier, illustre parfaitement ce cas de figure. Il y a trois ans, cette fleuriste de métier a franchi le cap en reprenant les deux magasins de son ancien employeur partant à la retraite. Son témoignage démontre qu’avec de la détermination, une connaissance approfondie du terrain et un accompagnement adapté, la transition du statut de salarié à celui de franchisé peut s’opérer avec succès, même sans apport personnel conséquent. Aujourd’hui, ses deux boutiques montpelliéraines affichent une progression constante, validant ainsi la pertinence de ce modèle de reprise interne qui séduit de plus en plus d’enseignes et de candidats à la franchise.

Du tablier de fleuriste au costume de chef d’entreprise
Après son CAP fleuriste obtenu dès la fin du collège, Athénaïs Laine a rapidement compris que la maîtrise technique ne suffirait pas pour évoluer dans le secteur. Face aux difficultés à trouver un emploi stable, elle a fait le choix stratégique de compléter sa formation initiale par des diplômes en gestion et commerce : un diplôme de vendeur conseiller commercial, puis un diplôme de gestionnaire d’unités commerciales à la CCI.
Cette double compétence s’est révélée déterminante lors de l’agrément de sa candidature par l’enseigne Monceau Fleurs pour lui confier les rênes de deux points de vente.
« Cela faisait sept ans que je travaillais déjà dans la franchise. Donc, j’avais l’expérience du terrain. Et après, le fait que je sois hyper enthousiaste pour ça et j’ai un peu un instinct de leader. J’aime bien diriger, en fait, tout simplement. Je pense qu’ils l’ont senti et c’est ce qui a fait la différence », explique Athénaïs
Cette progression méthodique, de l’apprentie à la responsable puis à la franchisée, s’est faite au sein de la même structure, lui permettant d’acquérir une bonne connaissance du fonctionnement des magasins et de tisser des liens solides avec les équipes.
Les clés d’une reprise réussie : financement, modernisation et gestion humaine
L’obstacle financier, souvent perçu comme insurmontable, peut être surmonté par une approche créative du financement. Face à un apport personnel insuffisant, Athénaïs Laine a élaboré une stratégie de financement diversifiée, mobilisant pas moins de sept prêts différents : banques, réseaux spécialisés et crédit vendeur de l’ancien dirigeant.
Cette mutualisation des risques a permis de convaincre chaque partenaire financier de s’engager dans le projet. Une fois propriétaire des deux boutiques montpelliéraines, elle a pris une décision stratégique majeure : remettre les magasins, créés plus de dix ans auparavant, au concept actuel de l’enseigne.
Cette modernisation, conjuguée au respect des directives de la franchise, a porté ses fruits avec une progression constante de l’activité sur trois ans. Sur le plan humain, elle a conservé l’intégralité du personnel, soit dix salariés au total (cinq par boutique, dont trois fleuristes en CDI et deux apprentis), transformant avec succès ses anciennes collègues en collaboratrices. Forte de ces résultats, elle envisage désormais de développer son réseau sur Montpellier.
« Je sais que sur la ville de Montpellier, il y a du potentiel. Je sais que la franchise voit aussi très bien le potentiel et j’aimerais avoir d’autres magasins à l’avenir. Ce n’est pas encore vraiment prévu, mais ce sera à long terme un projet qui va se faire ».
Aux personnes qui voudraient devenir leur propre patron en reprenant l’affaire dont elles étaient salariées auparavant, la franchisée conseille de se lancer :
« Je ne peux que dire que c’est une bonne idée, qu’il faut oser se lancer. Je pense qu’on a toujours peur de l’échec, mais si on voit le potentiel, si on s’y sent bien, il ne faut pas hésiter à se lancer. Il y a plein de moyens d’être accompagné… Il faut juste écouter les conseils un petit peu de tout le monde. C’est très important de se faire entourer, je pense, pour justement se remettre en question et être toujours un peu challengé… Il y a plein de moyens. Comme moi, si on n’a pas les moyens financiers, il y a plein de choses qui peuvent être faites pour y arriver malgré ça ».
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