Réédition suite à vos questions chaque année sur la création d’une franchise rurale …
La Présidente de SOS Villages, Corinne DESASSIS, Maire de Millevaches (Corrèze), plaide pour un rééquilibrage vers le monde rural. Nous publions des extraits de son communiqué de 2002 qui met en lumière la problématique de la création d’entreprise en zone rurale et qui est toujours aussi valable que vous vous lanciez en franchise ou en isolé :
« De nombreux maux affectant aujourd’hui la France, proviennent d’une concentration de sa population autour des zones urbaines. Ainsi 80% de la population est concentrée sur seulement 20% du territoire et cette proportion ne cesse de s’accroître, au détriment de la France rurale / Les dernières statistiques de l’INSEE matérialisent cette situation et soulignent le solde migratoire négatif de cette France dite « profonde ».
Les politiques mises en place pour enrayer le phénomène et inverser la tendance sont toutes fondées sur la priorité de l’accueil, nécessaire au maintien de la vie dans ces zones. (NDLR : à ce titre le développement de concepts de franchise spécialement adaptés aux villages et petites villes est encore insuffisant.)
Or, l’accueil n’est possible que si le territoire d’accueil possède encore un maillage suffisant des services aux personnes, des services publics, des commerces et artisanats de première nécessité. Dans certaines zones, où l’irrémédiable est atteint, l’accueil est voué à l’échec. Les mesures attendues par ces territoires doivent être adaptées à leurs spécificités et à effet immédiat.
Qu’importe l’augmentation du numerus clausus des professions libérales, lorsqu’on sait qu’il faut presque 10 ans pour qu’un médecin soit opérationnel ?
Qu’importe l’attractivité du territoire d’accueil, lorsqu’on sait qu’une même profession aura dans le secteur public, un salaire supérieur à celui du secteur privé (infirmières..) ?
Qu’importe la qualité de vie, si les 35 heures restent inapplicables par les acteurs du monde rural ?
Qu’importe le soutien au petit commerce si l’on continue sans discernement à agrandir et multiplier les grandes et moyennes surfaces ?
La reconstruction d’une cohésion nationale autour de la reconquête du territoire exige d’apporter aux villages une égalité des chances devant le développement dans une décentralisation clarifiée. Il faut inventer une nouvelle et nécessaire politique de l’espace rural en réorientant les politiques de l’Etat et des collectivités.
Faute d’une politique volontariste de maintien des services en milieu rural et d’une solidarité de la nation toute entière pour aider immédiatement ces territoires à renaître à la vie, tout nous laisse à penser que demain il sera déjà trop tard ! ! ! »
NDLR : Ce communiqué est destiné à attirer l’attention du monde politique sur les mesures à prendre. Les mêmes associations de défense du monde rural auraient eu sans doute un discours plus positif s’il était adressé aux créateurs d’entreprise qu’elles recherchent. C’est pour vous informer d’une autre façon que nous avons publié ce communiqué. Au créateur d’entreprise d’être prudent dans l’évaluation de sa future rentabilité et d’éviter de généraliser trop vite.
Attention : Certains concepts comme la franchise « Notre Basse Cour » permettent de créer à la campagne mais pas trop loin des villes pour y écouler la production. Ils échappent aux inconvénients ci-dessus. Le concept « Notre Basse Cour » est une merveille d’optimisation des réglementations et un exemple de saine recherche de simplicité.